Nicolas Crispini

«Quelques mois après le 11 septembre, inventaire des différents usages de la photographie. (…)

La pulvérisation d’un symbole de la modernité – le gratte-ciel – et le coup porté à la sphère financière, marquaient bien le déclin d’un mythe de toute-puissance. La nostalgie s’exprima à tra­vers la diffusion massive de cartes postales montrant New York encore intacte, alors que la ville dévastée était l’objet d’une récupération esthétique puis commerciale. Un souci profon­dément éthique ap­parut toutefois dans l’exposition collective « Here is New York : a Democracy of Photographs », où toute personne souhaitant raconter son expé­rience des événements pouvait proposer une image, ven­due en faveur des victimes.

Au-delà des photographies du réel largement dif­fusées par les mass media, les artistes apportent leur interprétation particulière des faits. Certaines œuvres, réalisées avant le 11 septembre, expri­ment des doutes et des craintes pré­monitoires. Les créations ultérieures proposent une réflexion plus globale. La photographie est ainsi exposée dans ses multiples fonctions : preuve et témoi­gnage, mani­pulation et censure, nostal­gie d’un mythe et patrio­tisme, produ­ction artistique et nécessité d’une réflexion à long terme.»
Musée de l'Élysée.

Expositions

Musée de l'Élysée, Lausanne
«New York après New York : mémoire d'une ville blessée»,
juin 2002
Cave de Courten, Sierre, 2003